Souvenez-vous d’une « saison de machettes » !
« Oui, tous nous sommes tutsi ! »
A l’issue de l’entretien avec les membres d’IBUKA, chacun, élève ou enseignant, fait sienne cette réflexion.
Le vendredi 10 mars, à l’invitation de Mme Blet, professeur d’Histoire Géographie, un couple engagé dans IBUKA, Souviens-toi, ONG fondée en France en avril 2002, pour honorer la mémoire des victimes et aider les rescapés des massacres, témoigne et évoque le génocide des Tutsi au Rwanda.
Tout au long de la journée l’échange, riche et constructif, entre les intervenants et les élèves se déroule dans quatre classes : la TES3 avec M Tavernier, la 1ES1 en présence de M Négrier et les 1ES1 et 1S2, conduites par Mme Blet
Parler de ce crime de masse en cours d’histoire est chargé de sens. La démarche s’inscrit pleinement dans le travail de mémoire : plus jamais ça, plus jamais une telle tragédie !
L’auditoire, déjà sensibilisé au sujet par la découverte d’une exposition, installée au- dessus de la M.D.L., se montre attentif et intéressé et fait preuve d’une grande maturité. Les questions pointues et réfléchies forcent l’admiration.
Que retenir de l’exposé à deux voix prononcé avec sobriété et dignité ?
Des chiffres bouleversants : avril-juillet 1994, soit 100 jours, et l’extermination d’un million de personnes au Rwanda, très majoritairement des Tutsi.
Ce génocide, planifié de longue date, se déploie entre voisins. Le langage en est le vecteur insidieux et pernicieux.
Comment réagiriez-vous si l’on vous traitait de « inyenzi », un cancrelat ou un cafard, en d’autres termes un animal nuisible ?
Le rappel de la passivité et de l’indifférence des pays européens, la responsabilité de la France, lors d’opérations tardives et ambiguës, engendrent trouble et interrogations multiples parmi les lycéens.
Et la diversité des jugements pour les coupables de tels crimes a de quoi étonner…
Le tribunal pénal international pour le Rwanda(TPIR) cohabite avec la juridiction française ou belge et les gacaca où la réparation se déroule entre voisins, selon la tradition ancestrale.
« La mémoire d’un génocide est une mémoire paradoxale : plus le temps passe, moins on oublie », le constat de Boubacar Boris Diop, écrivain et journaliste sénégalais, demeure d’actualité.
Alors soyez vigilants ! Développez votre esprit critique !
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